
#373 - septembre/octobre 2024
Grosse fatigue
Dans les services sociaux et de santé
#373 - septembre/octobre 2024
Grosse fatigue
Dans les services sociaux et de santé
Il est des métiers où l’on côtoie au quotidien la misère humaine à haute dose. Ainsi en va-t-il dans les secteurs des soins de santé, d’assistance sociale, d’interprétation en milieu social, de formation, d’accompagnement juridique,… Quand et comment les professionnels et professionnelles de première ligne déposent-elles leur trop plein et considèrent-elles leur santé mentale avant de craquer ou d’exploser en plein vol ?
“On dépense beaucoup d’énergie pour ne démêler que des petits nœuds.” “Je suis psy et on me demande de faire du chiffre: qu’est-ce que je fous là ?” “Ce n’est jamais les gens que j’aidais qui m’ont épuisée, mais le système compliqué, segmenté, l’inflation de travail administratif et les contrôles.” Lorsqu’on entend ces témoignages, on se dit qu’ils sont ceux de guerriers ou de survivants, et peut-être des derniers garants accueillant l’urgence humaine et sociale, dans une société fracassée qui tient les personnes aux abois pour responsables individuellement de leurs problèmes.
Accompagner sans s’user et redonner du sens à ce qu’on fait: deux enjeux de taille qui nous poussent à nous pencher sur les causes systémiques de l’épuisement de travailleurs et travailleuses dans l’associatif, dans un désir de construire autre chose, autrement.
SOMMAIRE
Valeria LUCERA, Coordinatrice du CRAcs, Centre régional d’appui à la cohésion sociale
Les travailleuses et travailleurs des services sociaux et de santé sont épuisés (doux euphémisme). Petite liste non exhaustive des causes connues (quoique pas toujours reconnues).
En vue de révéler les défis intersectionnels pour les professionnels et professionnelles qui accompagnent des femmes migrantes, le RIFI a réalisé en 2024 une vaste enquête. Premiers résultats.
Entre pression et dépression, les travailleurs sociaux marchent ou crèvent. Le documentaire “Au suivant! Le travail social sous haute tension” de P. Schonbrodt dresse un état des lieux de la profession.
Entretien avec Raphaële BENISTY
En suivant trois interprètes de demandeurs d’asile, la réalisatrice du film “Le mot je t’aime n’existe pas” rend compte de leur métier et de leurs limites.
Entretien avec Noura AMER
Face aux problèmes rencontrés par le public, les travailleuses sociales sont généralement dans le surinvestissement. Surinvestir, c’est risquer de s’épuiser très vite, physiquement et moralement.
Entretien avec Judith HASSOUN
Dans le secteur non marchand, il existe des pratiques où, à partir de cas concrets, des professionnels cherchent à comprendre les problèmes qu’ils ont vécu et envisagent des pistes de solution.
Le recueil de récits de vie au contenu traumatique induit-il pour l’écoutant un sentiment d’étrangeté et de solitude radicale qui ne peut être aisément transmis, pas plus qui ne peut être tu ?
Entretien avec Jacques Borzykowski
Comment donner la parole à des migrants quand “ce sont les larmes qui coulent et que la voix ne sort pas”?
Entretien avec Rachid BATHOUM et Sarah DEGEE
Nous avons écouté comment la souffrance se décline et s’exprime, et quel est son impact, non seulement sur l’individu mais sur la collectivité.
Jehanne BERGE et Johanna de TESSIERES
Des montagnes du Rif aux salles de concert bruxelloises, Fatoum fait résonner l’âme des femmes amazighes.
Dessin : Manu Scordia
Texte : Nathalie Caprioli
La célébration du centenaire du Logis-Floréal à Watermael-Boitsfort a été l’occasion de questionner et de mesurer les dynamiques sociales et coopératives au sein de la cité jardin.