#347 - juin 2019

Les mots de la migration

Champ de bataille et inventivité

Des associations n’hésitent pas à parler d’arsenal communicationnel quand elles décodent et contrent les discours de haine sur les migrants où des émetteurs de tout crin affolent le langage pour mieux fausser la raison. Sur ce champ de bataille sémantique sont en jeu la dignité de l’autre, son respect, son humanité.

 

On le comprend donc, une responsabilité nous incombe à tous – monde associatif, politiques, médias,  enseignants, usagers de la toile – de dénoncer les mots qui stigmatisent et renforcent des représentations stéréotypées.

 

De façon plus optimiste, laissons s’ouvrir le champ de notre créativité, comme le fait La Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés, en osant des néologismes sympas comme vnousou amigrants.

SOMMAIRE

Campagne 2.0

Sarah Bellet

Tant qu’il y aura des extrémistes, des racistes, des prêcheurs de haine, nous continuerons d’exister.

Les mots de la migration. Champ de bataille et inventivité

Sur notre responsabilité à dénoncer les mots qui stigmatisent et renforcent les stéréotypes à l’égard des étrangers.

 

Du pouvoir, fantasmé ou pas, des mots

Laura Calabrese

Si les mots justes n’existent pas, les mots injustes sont une réalité bien présente dans le discours politique, les discours de haine sur les réseaux sociaux, dans la cour de récréation ou dans l’espace privé.

 

Dire tout sans tout dire

Renaud Maes

En trois points, voici la clef du procédé de légitimisation du discours de haine permis par deux personnalités (Theo Francken et Alain Destexhe) dans leur communication. S’en soucier pour mieux les contrer.

 

Critiquer le sens imposé

Josiane Boutet

Nommer, c’est catégoriser. Comment les mots constituent des enjeux dans les luttes sociales et politiques.

 

Renan à propos des “Arabes”

Anaïs Carton

Le philologue français du 19e siècle classe les races selon leur organisation linguistique et considère que la civilisation européenne ne perdurera qu’à condition de la «destruction de la chose sémitique».

 

Eclairer le vampire

Olivier Starquit

La Belgique n’expulse pas, elle éloigne, voire raccompagne. Ces euphémismes chargés…

 

Sous la méritocratie, les inégalités

David Guilbaud

L’utilisation du terme de « méritocratie » pour décrire un système qui ne correspond pas induit des effets pervers pour la cohésion sociale.

 

Vigilance sémantique

Nathalie Caprioli

Journalistes, associations et militants choisissent leurs mots, pèsent leur impact sur leur public, acceptent parfois de perdre en précision quand l’objectif est de rassembler.

 

Qui perd le nord ?

Sybille de Puryet et Lotfi Nia

De l’incompréhension au malentendu qui s’aggrave quand il n’est pas relevé : les défis des interprètes sociaux.

 

La leçon de Victor Klemperer

Laurence Aubry

Les langues de la globalisation, prolongeant celles des totalitarismes, sont des langues de croyance. Décryptage de la désinformation de la langue et de l’adhésion rapide des masses.

L’antisémitisme n’est jamais une haine isolée

Pascale Falek-Alhadeff

Débat sur la résurgence de l’antisémitisme et des solutions pouvant être apportées.

L’arbre à palabres de Brugmann

Nathalie Caprioli et monsieur iou

Une après-midi à la consultation d’ethnopsychiatrie du docteur Woitchik.

Quand la pauvreté supplante les inégalités

Daniel Zamora

Le lent déplacement de la législation sociale du travail vers les «pauvres» est concomitant avec le déclin de l’idéal égalitaire porté par la sécurité sociale.

Présentation d’un livre des recettes citoyennes et du rappeur Manza, ancien stagiaire en formation au CBAI.