Mon fils, ce démon
Da Solo
Nicole Malinconi
C’est une histoire toute simple, celle d’un jeune homme qui un jour prend le large, quitte sa Toscane merveilleuse pour la grisaille du nord de l’Europe, et décide finalement d’y inscrire sa vie, d’y fonder une famille, d’y trouver du travail, dans un hôtel, un de ces palaces où l’on n’arrête pas d’admirer ou d’envier ceux qui bougent sans cesse partout dans le monde… D’y construire une maison. De regarder partir sa fille vivre sa propre vie ; et d’assister impuissant à la maladie qui ronge la mémoire de sa femme.
Une histoire bouleversante car elle est celle de millions d’autres sur notre continent.
À la fin de sa vie, au moment du bilan, celui-ci est sensible ; précisément fait de ces petits riens qui en fait font la vie, de ces allers-retours entre l’enfant et le vieillard, entre l’innocence et la responsabilité, entre l’envie et le devoir. Parfois la révolte surgit, souvent la nostalgie, surtout la tendresse, sans qu’elles choisissent leur camp d’un côté ou non des alpins.
Da solo devient alors une saisissante réflexion sur l’humanité, le sens même des priorités de la vie, elle parle de cette migration que chacun de nous accomplit dans sa vie pour tenter de savoir qui il est. Les origines nous ne les traînons pas, nous les inventons au fur et à mesure envers et contre nous.