Esteban Murillo Trio
Le flamenco en héritage
« Le flamenco est bien plus qu’un art; c’est une manière de vivre et de raconter son histoire. »
Né en 1995 à Charleroi, Esteban Murillo baigne dans l’univers du flamenco dès son plus jeune âge. Une passion transmise par son grand-père maternel, Paco Murillo, immigré espagnol venu travailler dans les mines belges. Avec trois albums à son actif (Leyenda en 2014, Mi Verdad et Poeta en 2022) Esteban Murillo est une des figures clés de la nouvelle génération flamenca. Sur les scènes belges et internationales, il continue d’explorer un art qu’il revisite sans cesse, entre tablaos (cabarets) traditionnels et création. Pour BRuMM, Esteban Murillo sera accompagné à la danse flamenca par son complice de toujours, le formidable Federico Ordoñez et, à la guitare, par le non moins talentueux Lucas Arango.
D’origine italo-espagnole, Federico Ordoñez naît à Bruxelles et montre très tôt un intérêt marqué pour la danse. A 15 ans, il entame son apprentissage du flamenco avec Antonio Martinez, l’un des pionniers du genre en Belgique. La découverte sur scène à 17 ans du Nuevo Ballet Español et d’Eva La Yerbabuena, considérée comme l’une des artistes les plus douées de sa génération, sera une révélation. Depuis, Federico poursuit son propre chemin et se produit sur les scènes les plus prestigieuses dans ses propres spectacles ou dans des collaborations avec des créateurs de premier plan (Belle Perez, Alexander Gavilán, Rosas d’Anne Teresa de Keersmaeker, Pé Vermeersch…). Lorsque Federico Ordoñez danse le flamenco, il émane de ses mouvements une facilité déconcertante, de celles qui laissent imaginer l’étendue du travail fourni en amont. Soumise à la grâce de ses gestes, la musique prend corps et l’espace scénique s’électrise, comme dans l’émission Belgium’s Got Talent en 2015, où ce talent fut dévoilé au grand jour.
Le parcours de Lucas Arango vers le flamenco fut tout sauf conventionnel. Né en Equateur, il commença sa carrière musicale comme batteur. Mais une blessure au genou le força à abandonner ses baguettes. Il découvrit alors la guitare flamenca et un monde d’expression profonde qui allait définir son parcours artistique. Après un séjour de 4 ans à Séville où il se forme dans l’une des écoles les plus prestigieuses d’Espagne, il s’installe aux Pays-Bas à partir de 2018 et poursuit son évolution musicale au Conservatoire Codarts de Rottardam. Lucas Arango se produit au sein de diverses formations, restant fidèle aux racines du flamenco tout en explorant de nouvelles possibilités artistiques.
Un événement « hors les murs » proposé par le centre culturel de Ganshoren, La Villa.
Depuis 2018, le festival BRuMM est dédié à la promotion des musiques migrantes à Bruxelles. Ville-Monde par excellence, avec plus de 180 nationalités différentes, Bruxelles est le lieu d’existence de répertoires musicaux très riches et d’une grande diversité. Les musiques venues d’ailleurs sont désormais d’ici. Elles se sont perpétuées et réinventées dans un contexte socioculturel bien différent des sociétés qui les ont vues naître. Elles font partie du patrimoine musical bruxellois. Avec le Festival BRuMM – Bruxelles Musiques Migrantes, nous souhaitons participer à leur décloisonnement en créant des espaces de rencontres, de connaissances et d’expériences partagées. Le festival allie concerts, journée d’études, résidence de créations, activités de médiation et productions audiovisuelles.
CHANTS D’UN PAYS PERDU
Douleurs de l’exil et nostalgie dans les musiques migrantes
Chaque année, les partenaires de BRuMM définissent un thème qui sert de fil rouge à la programmation. En consacrant cette édition aux douleurs de l’exil et à la nostalgie, nous tenions aussi à rendre hommage à Bernard Lortat-Jacob, figure centrale de l’ethnomusicologie qui nous a quittés l’été dernier à l’âge de 83 ans. Avec l’accord de son épouse Maria Manca, nous avons emprunté le titre du film documentaire qu’il avait co-réalisé avec Hélène Delaporte en 2007 : Chant d’un pays perdu. Nous n’aurions pas trouvé mieux. C’est donc avec une certaine émotion que nous vous invitons à explorer les esthétiques musicales nourries par l’expérience migratoire où la brûlure de la séparation, les épreuves du déracinement et le souvenir nostalgique de la terre qu’on a quittée sont autant de forces créatrices.
INFOS : www.brummfestival.be
BRuMM est un projet coordonné par le Centre Bruxellois d’Action Interculturelle (CBAI), en partenariat avec La Villa (centre culturel de Ganshoren), la Maison de la Création – MC Bockstael (Laeken), Le Senghor (centre culturel d’Etterbeek), La Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale de Molenbeek, le Centre culturel d’Uccle, en partenariat avec le Centre d’Etudes de l’Ethnicité et des Migrations (CEDEM-ULg) et Digital TransMédia.