La Culture a de la classe
© Paul D'Artet
Penser dÉCAlé
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UN GUIDE À L’USAGE DES ENSEIGNANT·ES ET DES ACTEUR·ICES CULTUREL·LES
Le programme « La Culture a de la classe » de la Commission Communautaire Française (COCOF) a une double intention : celle de transmettre de la culture aux jeunes et celle de leur apprendre à en produire eux-mêmes.
Dans le cadre de ce programme, le CBAI propose une série de vidéos consacrées à l’éducation à la culture. L’objectif est de fournir des éléments de contextualisation et des outils méthodologiques à tous ceux qui souhaitent mener des projets culturels dans les écoles et réfléchir au sens de leurs pratiques.
Le tutoriel présente des thématiques relatives à l’éducation à la culture propres au programme « La Culture a de la classe ». Chaque thème est traité par une association d’extraits vidéo et de fiches outils. Chaque fiche outil présente les éléments indispensables à connaître pour penser sa démarche. Quant aux extraits vidéos, ils viennent illustrer le thème par des exemples d’application ou bien ils viennent apporter une réflexion.
Par exemple, si la thématique du partenariat vous intéresse, vous pourrez en apprendre davantage sur les acteurs incontournables à tout projet d’éducation à la culture et sur la manière de construire un bon partenariat entre l’enseignant et l’animateur culturel. Les extraits vidéos vous éclaireront sur les différentes façons de travailler en partenariat et apporteront des exemples de rôles que certains acteurs se sont attribués dans les projets qu’ils ont menés.
Cet outil a été pensé pour être évolutif et sera régulièrement enrichi par de nouveaux contenus. L’idée est qu’il n’y a pas une seule manière de procéder mais des milliers. Chaque démarche est unique et propre au contexte et aux personnes qui la mettent en œuvre avec le public désigné. Néanmoins il existe des incontournables qui garantissent une vraie plus-value à chaque projet.
L’éducation à la culture et aux arts
Essais de définition
Essais de définition
S’ouvrir à notre humanité
L’éducation à la culture s’inscrit dans la question cruciale de la place de la culture dans la société. Elle est une éducation à l’humanisme, à la compréhension de l’autre et de soi-même.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits”.
Une approche centrée sur les enfants
De quelle culture parle-t-on ? Au préalable, enseignants et animateurs doivent définir ensemble quelle culture ils souhaitent mettre en place à l’école. Leur travail doit être centré sur les enfants
Martine Tassin est psychologue, pédagogue et formatrice d’enseignant·es, cofondatrice et présidente de l’ASBL Cellule Epicure.
Prendre conscience de nos appartenances culturelles
L’éducation à la culture consiste à se questionner sur ce qui constitue notre univers culturel, sur ce qui doit être conservé ou bien transformé au gré des expériences de rencontres et de découvertes.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Une réflexion sur le vivre ensemble
L’éducation à la culture est une mise en contact des élèves avec les différentes disciplines artistiques et artisanales accompagnée d’une réflexion sur le vivre ensemble.
Frédéric Lubansu est comédien, metteur en scène, médiateur culturel et professeur en droits culturels.
Des référentiels
Le Pacte d’excellence définit les orientations de l’éducation à la culture et aux arts en FW-B. Des référentiels traduisent cette volonté d’intégrer la culture et les arts aux enseignements obligatoires. Mais les contenus culturels sont encore difficiles à mettre en place pour les enseignants
Martine Tassin est psychologue, pédagogue et formatrice d’enseignant·es, cofondatrice et présidente de l’ASBL Cellule Epicure.
Sortir de son confort
La Belgique soutient, même si cela est insuffisant, la culture et l’expression de la créativité d’artistes. Cela favorise l’ambition démocratique et permet à des jeunes de s’accrocher à des modèles.
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
Pour aller plus loin
L’éducation à la culture et aux arts (ECA) est une politique publique récente qui vise à favoriser l’accès égal à la culture en lien avec la réalisation des droits culturels de chaque enfant.
Parmi les dispositifs d’ECA existants en Fédération Wallonie-Bruxelles, La Culture a de la classe en est un, actif en Région bruxelloise.
Qu’est-ce que l’éducation à la culture et aux arts ? Comment fonctionne le dispositif La culture a de la classe ? Comment y participer ?
Le projet d'éducation à la culture
Qu'est-ce qu'un projet culturel ?
Qu'est-ce qu'un projet culturel?
La culture, c’est faire récit
La culture est la capacité d’une communauté à construire et à partager des récits qui font sens.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
Démocratisation culturelle vs démocratie culturelle
Deux types de projets coexistent : les projets de transmission et ceux, plus participatifs, qui permettent aux élèves de réagir sur les récits qui leur sont offerts et de penser à ce qu’ils pourraient en faire à leur tour.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
Le projet comme déplacement
En venant de l’extérieur de l’école, le projet culturel propose un déplacement aux élèves comme aux adultes.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits”.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
Déclencher une étincelle
La sincérité du partenariat enseignant-animateur, l’implication des jeunes dans le projet, la richesse du projet sont analysées par les jurys du programme La culture a de la classe à travers la méthodologie proposée. Comment celle-ci va-t-elle favoriser des prises de parole des jeunes ? Qui va les guider ? Quelle est l’étincelle qui va s’éteindre ou s’allumer dans l’esprit des jeunes ?
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
Au-delà des arts
Un projet culturel n’est pas forcément artistique. Il aborde le vivre ensemble à travers différentes approches : scientifique, artistique et sociale.
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
Fondamentalement politique
Un projet culturel est fondamentalement politique : il permet d’interroger les situations qui nous traversent et de les réfléchir ensemble de manière originale.
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
Partir de ce qui nous habite
Ma démarche consiste à accepter mes questionnements propres et puis à trouver une façon de les élargir pour qu’elles puissent toucher d’autres.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Un projet citoyen et politique
Un projet culturel à vocation éducative engage notre responsabilité de citoyen.
Frédéric Lubansu est comédien, metteur en scène, médiateur culturel et professeur en droits culturels.
Pour aller plus loin
Avant de se lancer dans la conception de votre projet, voici quelques balises pour bien comprendre ce qu’est un projet d’éducation à la culture.
Plus qu’une simple juxtaposition de termes, c’est avant tout un processus qui place tous les acteurs dans une démarche créative de productions collectives de sens. Pour cela il est utile de s’interroger sur la conception de la culture que nous souhaitons travailler à l’école à partir du thème choisi. Puis, il s’agira de se questionner sur ce qui nous motive à en faire un projet.
Les objectifs visés
Les objectifs visés
Des objectifs multiples
Différents niveaux d’objectifs : le niveau collectif pour la cohésion de groupe ; le niveau individuel pour révéler chaque individu à lui-même, aux autres et à l’enseignant; le niveau de l’engagement où chaque jeune prend conscience des ressources personnelles qu’il mobilise afin de contribuer au résultat visé.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Décider ensemble
L’objectif d’un projet doit être partagé par tous les acteurs impliqués. Idéalement, le projet culturel sera co-construit avec les élèves, entre les animateurs et les enseignants.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits”.
S’exprimer pour s’épanouir
Face à des réalités sociales parfois dures auxquelles font face des jeunes, un projet culturel peut représenter une alternative : celle de fournir un espace d’expression propice à la créativité de soi et à l’invention d’un autre quotidien
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
Faire culture avec l’autre
L’objectif principal d’un projet culturel en secondaire est l’éveil à la citoyenneté et au vivre ensemble. Parmi les objectifs secondaires, l’analyse critique, la capacité à pouvoir s’exprimer et partager analyses et ressentis personnels.
Frédéric Lubansu est comédien, metteur en scène, médiateur culturel et professeur en droits culturels.
Pour aller plus loin
Si les finalités d’un projet sont utopiques, ses objectifs sont quant à eux très concrets. Comment passer des finalités à
l’objectif général du projet ? Que voulons nous obtenir concrètement des enfants et des jeunes ?
C’est une étape indispensable qui sert la cohérence du projet. Fixer des objectifs revient à rendre opérationnelles les intentions initiales.
Les résultats
Les résultats
Être fier
Un résultat important est la fierté des élèves de ce qu’ils ont développé ensemble.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits”.
Négocier avec ses attentes
Il est nécessaire d’adopter une démarche humble si l’on veut donner tout son sens au projet et ne pas s’arrêter à un résultat spectaculaire. Cela demande de négocier avec ses attentes personnelles.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Les acteurs du partenariat
Les acteurs du partenariat
Complémentarité enseignants et opérateurs
La culture à l’école n’est pas une sympathique parenthèse, elle doit être intégrée aux apprentissages. Le partenariat doit reposer sur la complémentarité entre les animateurs culturels et les enseignants.
Martine Tassin est psychologue, pédagogue et formatrice d’enseignant·es, cofondatrice et présidente de l’ASBL Cellule Epicure.
Travailler en interdisciplinarité
Dans le primaire, l’instituteur·trice est un·e généraliste qui peut intégrer facilement un projet culturel à ses cours. En secondaire, cela est plus difficile. Mais l’expertise de chaque enseignant·e vient enrichir le projet si celui-ci est travaillé en interdisciplinarité.
Martine Tassin est psychologue, pédagogue et formatrice d’enseignant·es, cofondatrice et présidente de l’ASBL Cellule Epicure.
La co-construction
L’objectif d’un projet doit être partagé par tous les acteurs impliqués. Idéalement, le projet culturel sera co-construit avec les élèves, entre les animateurs et les enseignants.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits”.
La tripartite
La relation entre l’animateur et l’enseignant est fondamentale pour que la magie fonctionne avec les élèves.
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
Accepter totalement la rencontre
Le partenariat repose sur l’acceptation totale de la rencontre à l’autre. C’est la rencontre de deux envies. Puis il s’agit d’intégrer celles des élèves dans les orientations prises.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Une adhésion progressive
La collaboration entre enseignant et animateur-artiste se façonne au fur et à mesure que leurs univers se rapprochent.
Frédéric Lubansu est comédien, metteur en scène, médiateur culturel et professeur en droits culturels.
Tenir la barre
Au cours d’un projet, il peut y avoir beaucoup de modifications. Parfois une formation de l’enseignant peut s’avérer utile pour savoir comment intervenir dans le projet. L’animateur doit être ingénieux pour conduire le projet jusqu’à terme malgré les contraintes et les aléas de la vie de l’école.
Frédéric Lubansu est comédien, metteur en scène, médiateur culturel et professeur en droits culturels.
Dépasser des tensions
Il reste difficile pour une école de s’ouvrir à une association. Lorsqu’elle accepte d’accueillir des associations en son sein, cela génère des bulles intéressantes pour les élèves.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
Pour aller plus loin
Le programme La Culture a de la Classe permet à des établissements scolaires de travailler avec des associations socioculturelles sur des projets culturels destinés aux élèves. Qui peut participer ? Quel rôle est-il possible d’endosser ?
Pour mener à bien un projet d’éducation à la culture, les partenaires scolaires et culturels doivent vérifier qu’ils s’entendent bien sur ce qu’ils veulent proposer aux élèves. C’est le début des jalons de leur collaboration.
Démarches participatives
Définitions et conditions de la participation
Définitions et conditions de la participation
Un espace de discussion
Demander à des jeunes de participer à un projet n’est pas toujours évident. En l’absence de pédagogie active dans l’établissement, il faut créer un espace propice à la discussion. Parfois cela se passe au détriment du projet initial.
Frédéric Lubansu est comédien, metteur en scène, médiateur culturel et professeur en droits culturels.
Trois dimensions de la participation
La participation, c’est à la fois réfléchir, faire partie de et agir. Le projet doit faire sens pour tous les participants (opérateurs culturels, enseignants et enfants).
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits.
Processus en 4 démarches
Susciter créativité et participation demande de relier les démarches les unes aux autres en 4 grands moments : le questionnement, l’observation multisensorielle, la recherche documentaire et le partage de ses découvertes.
Martine Tassin est psychologue, pédagogue et formatrice d’enseignant·es, cofondatrice et présidente de l’ASBL Cellule Epicure.
Sortir de la classe
Sortir de la classe, rencontrer un artiste permet de nous bousculer et de créer du désordre.
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
La diffusion
La participation, c’est à la fois réfléchir, faire partie de et agir. Le projet doit faire sens pour tous les participants (opérateurs culturels, enseignants et enfants).
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits.
Le pédocentrisme
Dans une ville aussi multiculturelle que Bruxelles, l’enjeu est de créer une certaine harmonie, une cohésion sociale. La Culture a de la Classe, en s’adressant aux jeunes, favorise (encore à trop petite échelle) la rencontre, l’ouverture à l’autre et la prise de responsabilité.
Martine Tassin est psychologue, pédagogue et formatrice d’enseignant·es, cofondatrice et présidente de l’ASBL Cellule Epicure.
Créer des espaces de communication dans les écoles
A l’école, il est nécessaire d’ouvrir des espaces de communication pour valoriser les projets en cours et nourrir le vivre ensemble. Les conseils d’école sont une manière de saluer les projets de classe. Une autre manière est de favoriser les démarches qui nourrissent un espace public. Le journalisme en est une. C’est ainsi que l’on peut relever les défis de la participation citoyenne et de la valorisation de projets culturels.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
Laisser l’enfant amener son univers
La méthodologie est aménagée pour laisser l’enfant amener son univers. Même si cela peut être inconfortable pour les adultes, cette démarche permet aux enfants de se révéler. En puisant dans ses forces, l’enfant peut ainsi prendre plaisir à participer au projet.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Un processus approprié
Le processus de participation se fait par étapes. Chacun travaille à son niveau. Le résultat est secondaire. Le processus doit pouvoir mettre en évidence les univers, la singularité de chacun, et faire naître au monde chaque personnalité. Il est fondamental que l’enfant soit connecté au moins une fois dans son parcours scolaire à ce qu’il est, à sa lumière intérieure.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Communiquer souvent
Quand l’enseignant ne peut assister aux animations, il est important de prévoir un document partagé qui en relate le déroulement. Il vient rassurer les partenaires et donner des pistes d’exploitation pédagogiques.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Le partage
La notion de projet implique que chacun puisse mettre en place des démarches à partager avec le groupe. Cela implique cohésion et objectif commun, ainsi que la mise en place d’une responsabilité personnelle et collective.
Martine Tassin est psychologue, pédagogue et formatrice d’enseignant·es, cofondatrice et présidente de l’ASBL Cellule Epicure.
Stratégies pour une aventure partagée
3 stratégies peuvent être retenues pour encourager la participation des jeunes : 1) Soutenir les écoles à être plus participatives ; 2) Articuler ensemble et progressivement des outils à vocation psychosociale ; 3) Soutenir le rôle d’ambassadeur des jeunes. Ainsi notre enseignement peut se penser comme une aventure partagée plutôt qu’un service donné et où les jeunes ont déjà une place.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
Pour aller plus loin
La plupart des projets ont été coconstruits par un enseignant et un animateur/artiste en pensant aux classes qu’ils pourraient avoir l’année suivante. De fait, les élèves n’ont pas pu être associés à la conception du projet.
Dès lors, comment faire pour que les élèves s’approprient un projet conçu sans eux ? Comment faire pour qu’ils s’y s’impliquent pleinement ? C’est ici que la notion de participation active intervient.
Qu’entend-on par participation active ? Pourquoi y avoir recours ? Quelles sont les conditions favorables à cette démarche ? Inversement, quels sont les freins ou les écueils à éviter ?
Les outils de la participation
Les outils de la participation
La charte de vie
Une charte de vie doit être établie. Installer un climat de confiance est nécessaire.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits.
Le cercle
La disposition en cercle matérialise la relation d’égal à égal dans un groupe
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits.
La grille de relecture
Pour soigner le contenu final, on coconstruit une grille de relecture qui facilite les retours des élèves sur les textes et la formulation de questions. La forme est corrigée ultérieurement.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits.
Un bienfait durable
Ces projets offrent une plus-value incroyable en termes de dynamiques intra scolaires, de rapports entre élèves, enseignants. Ils apportent un bienfait durable au-delà de l’école et des personnes.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits.
Pour aller plus loin
Dans l’ébullition sociétale de la fin des années soixante, la question de la place des citoyens dans la prise de décisions politiques est devenue centrale. La sociologue Sherry R. Arstein s’est intéressé à ce sujet en étudiant des projets participatifs de politique locale. En 1969, elle a proposé une « échelle de la participation citoyenne » comportant 8 échelons dont le plus bas correspond à la non-participation et le plus haut au pouvoir effectif.
La posture
La posture
Bousculer le système
L’opérateur culturel bouscule la relation pédagogique descendante enseignant-élèves en sortant avec les élèves et en abordant différemment les contenus peut-être vus en cours.
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
Se mettre au niveau des élèves
Afin d’éviter de se retrouver dans une logique de compétition et de jugement, il est important que l’adulte se place au même niveau que les élèves en se mettant “en danger” lui aussi. Ainsi on peut garantir un cadre de collectif où on se soutient mutuellement et de manière bienveillante devant d’éventuelles difficultés dans l’utilisation des techniques transmises. C’est ce cadre qui permet la créativité.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits.
Rebondir sur les questions des enfants
Il est important de se laisser surprendre par les questions des enfants. Le projet prend ainsi une autre orientation vers des possibles que l’on n’avait pas imaginé initialement.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Apprendre à être flexible
Face aux résistances de la classe vis-à-vis du processus décisionnel proposé, il est important de pouvoir changer de méthode de travail. Il faut rester très ouvert face à ce que les enfants amènent. C’est pourquoi des temps d’évaluation sont à prévoir.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits.
Un rapport horizontal de débat
En donnant la parole aux élèves pour qu’ils inventent leurs propres récits, cela peut fragiliser l’enseignant qui se situe dans une logique de transmission culturelle. Souvent il n’est pas prêt à entrer dans ce rapport horizontal de débat.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
Être à côté des jeunes
Se mettre au-dessus des jeunes ou se placer dans une figure autoritaire sont des postures qui ne fonctionnent pas auprès des jeunes. Pouvoir associer à la posture du maître celle de l’accompagnant peut être plus bénéfique pour la relation jeune-enseignant.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
Être un exemple
L’animateur doit respecter l’enfant, être à son niveau et être d’une grande justice, garant de certaines valeurs comme la bienveillance. L’enseignant, à son tour, doit être capable d’une grande curiosité vis-à-vis des propositions faites par les enfants et encourageant. Alors bien souvent les enfants adoptent le comportement des adultes pour interagir positivement dans le projet.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Laisser faire
Il faut parfois laisser faire ce qui se passe plutôt que de déterminer à l’avance ce qui doit se passer. C’est la meilleure manière de faire culture ensemble.
Frédéric Lubansu est comédien, metteur en scène, médiateur culturel et professeur en droits culturels.
La plus-value des projets d'éducation à la culture
L'évaluation
L'évaluation
Des échanges essentiels
Le terme évaluation peut être problématique. Il est donc nécessaire de savoir ce qu’on évalue. L’évaluation pose aussi la question de la nécessité d’avoir une finalité à son projet. Il reste indispensable d’échanger à différents moments du projet pour laisser une trace, réfléchir au parcours, pour s’améliorer, dans un esprit constructif.
Frédéric Lubansu est comédien, metteur en scène, médiateur culturel et professeur en droits culturels.
Un temps fondamental
L’évaluation doit être un temps assumé pour envisager les objectifs fixés antérieurement et éventuellement rebondir. Il existe aussi des moments d’échanges interpersonnels tout au long du projet qui reflètent des prises de conscience soudaines des élèves : c’est aussi une manière d’évaluer la manière dont le projet a infusé en eux et a ouvert leur regard sur le monde.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Valoriser l’évaluation collective
La réintégration de la culture dans les programmes scolaires pose la question de l’articulation de logiques d’évaluation différentes : celle de l’évaluation des compétences et une logique beaucoup moins certificative qui répond à une logique d’accompagnement de l’expression et de processus d’émancipation. Dès lors, une évaluation collective du projet par les élèves rendra mieux compte de l’intérêt de la dynamique pour eux.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
Pour aller plus loin
Dans le cadre de La Culture a de la classe, l’évaluation consiste en l’analyse de l’ensemble des paramètres principaux du projet selon une méthode et des critères.
Il s’agit d’en dégager les points forts et les faiblesses, d’en tirer des enseignements dans un esprit constructif.
L’évaluation est un moyen de progression, pas une fin en soi.
La plus-value en terme de cohésion sociale
La plus-value en terme de cohésion sociale
L’ouverture à la différence
Les thématiques culturelles permettent de travailler de façon très efficace l’ouverture à la différence, le partage, la collaboration et le respect de l’autre.
Martine Tassin est psychologue, pédagogue et formatrice d’enseignant·es, cofondatrice et présidente de l’ASBL Cellule Epicure.
Reconnaître les diversités
Bruxelles, ville ultra diversifiée, possède un potentiel énorme de rencontres, d’expressions multiples et d’enrichissement mutuel. Cependant, les politiques culturelles et de l’enseignement des communautés du Nord et du Sud du pays sont très cloisonnées ; de même, les populations issues de l’immigration ont souvent été délaissées. En ne leur permettant pas de faire récit, on a encouragé des processus de déracinement.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
Un terrain d’entente
Dans une ville aussi multiculturelle que Bruxelles, l’enjeu est de créer une certaine harmonie, une cohésion sociale. La Culture a de la Classe, en s’adressant aux jeunes, favorise (encore à trop petite échelle) la rencontre, l’ouverture à l’autre et la prise de responsabilité.
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
Partir de nos histoires
On a tous des histoires et des imaginaires différents. L’éducation à la culture doit ouvrir le dialogue entre toutes ces différences et travailler à cultiver un terrain commun pour vivre ensemble en paix.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Un bienfait durable
Ces projets offrent une plus-value incroyable en termes de dynamiques intra scolaires, de rapports entre élèves, enseignants. Ils apportent un bienfait durable au-delà de l’école et des personnes.
Frédéric Lubansu est comédien, metteur en scène, médiateur culturel et professeur en droits culturels.
La plus-value en terme de citoyenneté culturelle
La plus-value en terme de citoyenneté culturelle
Êtres de culture
Un des enjeux de l’éducation à la culture est d’oser être soi-même, de comprendre qu’on participe de la culture. A Bruxelles, il y a une très belle diversité qui reste invisible.
Isabelle De Vriendt est coordinatrice, formatrice et animatrice de l’AISBL ScriptaLinea – en français “Collectifs d’écrits.
Faire culture commune
La culture est une capacité à faire récit et à les construire. Le principal enjeu des politiques culturelles est de trouver un équilibre entre deux démarches: transmettre des récits et construire des récits nouveaux.
Bruno Derbaix est sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles.
L’expression des discordances
Si le projet n’est pas descendant mais participatif, il peut éveiller l’envie de s’exprimer chez les jeunes. Les adolescents ont besoin de pouvoir exprimer une certaine discordance avec ce qui se passe dans le monde.
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
Une image valorisante de la jeunesse
L’éducation à la culture doit être une éducation partagée à la culture. L’enjeu principal est de rendre efficients les droits culturels de la jeunesse dans notre société. Il est primordial d’aller dans les écoles.
Frédéric Lubansu est comédien, metteur en scène, médiateur culturel et professeur en droits culturels.
La plus-value sociétale
Lorsqu’il examine un projet, le jury s’interroge notamment sur la plus-value sociétale et créative qu’il apporte à l’élève et au groupe classe.
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
L'épanouissement de l'enfant et du jeune
L'épanouissement de l'enfant et du jeune
La valorisation de soi
Quelques élèves privilégiés bénéficient d’un programme riche de sens et de valorisation de soi qui permet de sortir des pensées dominantes.
Ancien directeur du centre culturel La Vénerie, aujourd’hui retraité, Mirko Popovitch reste un activiste culturel et préside les jurys du programme “La Culture a de la classe”.
Envisager le monde
Grâce aux projets, l’enfant développe une plus grande qualité d’observation, une façon d’adhérer à la complexité du monde et d’envisager l’arborescence de la vie.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Se connecter à sa singularité
La plus-value des projets réside dans le fait de rencontrer l’art, un espace où la personnalité de chacun est une force et qui permet à l’enfant de se connecter à sa singularité et à son humanité.
Charlotte Chantrain est comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh et professeure de théâtre à l’Académie de Jette.
Relier les savoirs
La culture permet de relier les savoirs et de donner du sens, un fondement, aux apprentissages.
Martine Tassin est psychologue, pédagogue et formatrice d’enseignant·es, cofondatrice et présidente de l’ASBL Cellule Epicure.
Ont contribué:
Martine Tassin-Ghymers, psychopédagogue et cofondatrice de l’asbl Cellule Epicure | Isabelle De Vriendt, coordinatrice, formatrice et animatrice de l’aisbl ScriptaLinea, en français « Collectifs d’écrits » | Bruno Derbaix, sociologue, co-fondateur de l’asbl Les Ambassadeurs d’expression citoyenne à Bruxelles | Mirko Popovitch, président des jurys du programme « La Culture a de la classe », activiste culturel, ancien directeur du centre culturel la Vénerie | Charlotte Chantrain, comédienne, fondatrice de la Compagnie Hé Oh, professeure de théâtre à l’Académie de Jette | Frédéric Lubansu, comédien metteur en scène, médiateur culturel, professeur en droits culturels.
Édition: Centre Bruxellois d'Action Interculturelle
2024 – fr
Public: opérateurs socio-culturels, enseignants
dispo au cbai